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Rapport « Jeux Olympiques et Paralympiques : faire face au défi climatique et énergétique des déplacements internationaux »

L’essentiel
Les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024 ont produit un plan dont l’objectif était de réduire de 50 % l’empreinte carbone par rapport aux jeux de Rio en 2016, sans toutefois proposer de plan d’action concret et quantifié pour les déplacements internationaux.
En recalculant le poste des déplacements (athlètes, officiels, organisateurs, spectateurs, etc.), les Shifters sont arrivés à une estimation de 2 105K tCO2, soit 33% de plus que ce qui a été estimé dans le plan.
Les auteurs proposent donc deux solutions pour limiter les distances parcourues : maximiser la vente des billets aux spectateurs locaux et des pays limitrophes (favorisant ainsi les modes de transports moins émissifs) et mettre en place des fan-zones décentralisées, gérées par le pays organisateur et situées dans les différents continents, afin d’accueillir de nouveaux visiteurs se déplaçant sur de plus courtes distances où des modes de transport moins émissifs sont possibles.
Environ 1,1 million de tonnes d’équivalent CO2
C’est l’EC estimée par les Shifters liée aux déplacements des visiteurs internationaux cet été pour se rendre aux Jeux de Paris
Soit plus de 2x le budget carbone annoncé par les organisateurs de Paris 2024
Contexte
Les JOP entraînent systématiquement d’importantes émissions GES causées par trois actions majeures : les déplacements de population, la construction d’infrastructures et les opérations qu’ils nécessitent (restauration, hébergement, logistique, déplacements des officiels, etc.). Les organisateurs se sont dotés d’un plan pour faire des JOP 2024, les olympiades les moins émettrices de l’histoire, en proposant principalement des mesures au niveau de l’éco-construction, des achats, la végétalisation des repas, etc. Cependant, ce plan n’inclut pas de stratégie pour les déplacements internationaux, un poste d’émission pourtant loin d’être négligeable.
Dans la première partie de ce rapport intermédiaire rédigé par l’équipe du Cercle Thématique Sport des Shifters, les auteurs ont réévalué le bilan carbone prévu par les organisateurs, notamment la partie des déplacements internationaux. Le rapport ayant été rédigé pendant les JOP, les chiffres donnés dans cette première partie ne sont encore que des estimations. Dans la seconde partie, les auteurs proposent une piste d’action concrète pour limiter les émissions imputables aux kilomètres parcourus par les spectateurs : les fan-zones décentralisées, en s’inspirant du fonctionnement des festivals.
Méthodologie
Pour la première partie, sur la base d’hypothèses construites en se basant sur les données des rapports des JOP passés (pour le nombres de billets vendus, les distances parcourues, les modes de transport utilisés), les auteurs ont créé des scénarios selon trois facteurs d’émissions : ceux de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) et ceux du Département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (Defra). Pour chacun, un scénario incluant les spectateurs avec billet uniquement puis un autre incluant les spectateurs avec et sans billet (permettant ainsi de comptabiliser la part de ceux qui se rendent à Paris pour profiter de l’événement sans pour autant détenir de billet).
Pour la seconde partie, trois scénarios ont été construits selon des modalités différentes (répartition des moyens de transports, nombre de déplacements par visiteurs, nombre de visiteurs total). L’empreinte carbone finale de ces trois scénarios a été comparée au budget déterminé par les organisateurs des JOP 2024 afin d’en évaluer l’intérêt.
Objectifs
Proposer des solutions concrètes, ainsi que les modalités d’organisation, qui pourront être mises en place pour réduire les émissions de GES liées aux déplacements internationaux à partir des Jeux 2028.
Recommandations
- Maximiser la vente des billets aux spectateurs locaux et des pays limitrophes.
- Mettre en place des fan-zones décentralisées, gérées par le pays organisateur et situées dans les différents continents, accompagnées de mesures pour maximiser les visites des spectateurs situés au plus proche des fan-zones et inciter les modes de transport à faible impact carbone (train, bus, voiture, etc.) pour les déplacements. Pour cela, les fan-zones devront idéalement se trouver dans des grandes métropoles.
